Depuis le passage de Mayotte comme territoire sous régime communautaire depuis le 1er Janvier 2014, l’outre-mer français tropical de l’océan Indien ne concerne plus que les îles Eparses qui sont rattachées à l’administration supérieure des Terres Australes et Antarctiques françaises (TAAF). Un parc naturel marin a été créé le 22 février 2012 (décret n°2012-245), il s’agit du PNM des Glorieuses, qui dépend des îles Eparses et s’étend sur l’ensemble de la ZEE des Glorieuses.
Les Iles Eparses (France Territoires) ne disposent pas de flottilles thonières immatriculées pour ce territoire. Néanmoins, l’administration des TAAF délivre des licences de pêche à des palangriers et senneurs français et étrangers souhaitant pêcher dans les eaux administrées par France Territoires, et un programme observateur embarqué accompagne l’octroi de ces licences. En 2019, l’administration des TAAF a accueilli 10 observateurs parmi lesquels 8 nouveaux ont suivi la formation Obspec. Deux observateurs déjà formés avaient embarqués sur des thoniers senneurs l’année précédente. Les embarquements ont concerné neuf (9) senneurs de pavillons UE-Espagne et Seychelles et un (1) palangrier de pavillon français entre le 23 février (début de la 1ère marée observée) et le 28 mai (fin de la dernière marée observée) 2019. Les embarquements représentant 11 marées sur les senneurs et palangriers ont totalisé 403 jours d’observations, dont 352 jours pour des senneurs de pavillon Seychelles et UE-Espagne, seules ces données seront présentées dans ce rapport. Les données du palangrier de pavillon UE-France ont été présentées dans le rapport UE-FR. Parmi les senneurs, les données collectées sur un des navires se sont révélées inexploitables, ainsi le présent rapport porte sur 317 journées observées réalisées en 10 marées. La distribution géographique des activités montre que les jours de mer observés pour les 8 senneurs ont été distribués majoritairement et en proportion presqu’équivalente dans les eaux internationales (40,5%) et dans les ZEE seychelloise et malgache (42,3%). Seuls 8 jours de mer (2,5% de la totalité des jours observés) ont été localisés dans la ZEE des Iles Eparses. Au cours des 317 jours, 414 coups de pêche ont été observés (dont 368 coups positifs et 46 nuls), soit une moyenne de 1,3 coup/jour. Le total estimé des captures est de 12997,3 tonnes avec presque une moitié dans les eaux internationales et l’autre moitié dans les ZEE visitées. Pour les 414 coups de pêche, 344 (83,1%) et 67 (16,2%) ont eu lieu sur des objets flottants et sur bancs libres, respectivement. Trois coups de pêche (0,7%) ont été réalisés avec une association avec un requin baleine malgré l’interdiction de ce type de calées (résolution 13/05). La proportion de calées sur objets flottants varie entre 52,8% et 100% selon les senneurs. L’activité des senneurs autour des objets flottants (1303 opérations) a pu être intégralement documentée entre mise à l’eau, visite sur DCP, retrait, abandon, coulé, renforcement et remplacement.
Le dispositif de recherche actuel de la France (IRD & Ifremer principalement) sur les grands pélagiques recouvre le « monitoring » des activités de pêche, des débarquements et de la biométrie des espèces cibles et des rejets, l’étude des comportements migratoires des grands pélagiques, des études sur les dispositifs de concentration de poissons, la collecte de données observateurs à partir d’un suivi électronique, des études génétiques et microchimiques pour la délimitation des stocks, la mise au point de mesures d’atténuations des prises accessoires et de la déprédation, la mortalité après rejet des pêcheries européennes à la senne et palangrière du requin pointe blanche océanique, ainsi que le développement d’une innovation pour faciliter une libération rapide de la mégafaune marine capturé à la palangre et améliorer la survie des individus. La plupart des projets sont financés sur appels d’offre internationaux, européens ou nationaux. On trouvera dans ce rapport la liste des différents projets qui se sont poursuivis ou ont débuté en 2019. On trouvera de plus des projets impliquant directement la CTOI même si ces projets sont en cours de lancement.
La France a participé activement à tous les groupes de travail organisés par la CTOI, et a présenté 30 contributions scientifiques en 2019 en incluant les rapports nationaux (proposés pour l’élaboration du rapport Européen et le rapport France Autres Territoires à l’intention du Comité Scientifique de la Commission.